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Nous sommes toujours dans la découverte bien entendu. Le rythme est calé mais évoluera sans doute encore. La partie pédagogique/accompagnement en primaire et collège est organisée. La partie animation aussi (partie de foot, ultimate, jeux de société...) Ce qui nous demande le plus d'adaptation est la partie éducative. L'environnement, le rythme et les moyens sont tellement différents. L'enfant au Tchad travaille énormément au centre comme dans les familles ordinaires. Il est écolier le matin ou l'après midi, il travaille la culture maraîchère chaque jour aussi. Il peut également faire la lessive, prendre soin de ses frères et sœurs, de la concession familiale ou des animaux ; chèvres, bœufs... Les collégiennes au foyer où nous habitons également se lèvent à 5h max pour préparer les 3 repas de la journée et entretenir leur espace de vie. Elles enchaînent ensuite avec la matinée en cours (7h00 /12h) puis reprise à 15h30 jusqu'à 17h00.
Au centre également, les enfants ont des tours pour cuisiner, entretenir, aller aux champs ramasser les arachides, faire le jardin, aller au moulin moudre le mil ou autre céréales... Ils doivent aussi battre et vanner avant bien sûr. S'occuper des bœufs, des chèvres, aller aux fagots......
Au niveau budget de l'association pour les enfants, chaque dépense est étudiée au mieux en fonction des moyens. La sécurité alimentaire pour chaque enfant est assurée. Les repas sont faits de «purée» de céréales accompagnée de sauce à la viande ou au poisson avec des condiments. Matin bouillie de céréales. Soir soupe de haricots ou patates. Il n'y a pas de produits laitiers au Tchad ou très très peu, les fruits sont ceux trouvés dans la nature.
Les dépenses concernent aussi l'achat et l'entretien du matériel pour le maraîchage, un peu de menuiserie, un pantalon-Tshirt-sandales par trimestre et par enfant, les soins au dispensaire, les inscriptions par enfant et par an à l'école (13 euros), au collège (25 euros), l'uniforme (12 euros)... Pour mieux se rendre compte du pouvoir d'achat, le SMIG est à 100 euros (en sachant que la plupart des gens ne gagnent même pas le SMIG)... Le centre ne vit que des dons reçus de France, d'Italie, d'Espagne principalement. Pourtant, aucun enfant ne se plaint et vit avec ce qui lui est donné. Nous échangeons avec le personnel pour mieux saisir l'organisation et les contraintes. Nous essayons de proposer quelques aménagements également. La partie asso. nous occupe beaucoup (achats, trésorerie, comptabilité, réunions de bureau...)
On ne s'ennuie pas, la fatigue s'invite aussi parfois mais chaque jour un bout de bonheur avec les enfants ou les rencontres autour du centre nous redonnent du peps !